Musée du Louvre
Hall Napoléon
du 6 mars au 29 juin 2009
Stèle de Paser l’Ancien

Stèle de Paser l’Ancien

© 2006 Musée du Louvre / Georges Poncet

Nouvel Empire, milieu de la 18e dynastie
Calcaire
H. : 61 cm ; L. : 45 cm

Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes
(C65)

Sur cette stèle cintrée est d’une grande originalité. Au premier registre, occupé par une double scène d’offrandes, Paser l’Ancien, directeur des chambellans, et sa femme reçoivent l’hommage d’un prêtre ; l’absence d’orant du côté droit doit être remarquée, son fils et sa bru se retrouvant assis seuls face à leur table d’offrandes, fait plutôt inhabituel dans ce type de scène. Le texte du second registre débute, comme c’est l’usage, par une formule d’offrandes dont le nom du principal bénéficiaire, Paser, est précédé d’une longue série d’épithètes laudatives. Lorsque Paser prend ensuite la parole pour vanter lui-même ses mérites, son discours est rédigé en écriture « cryptographique », chaque signe hiéroglyphique apparaissant avec une valeur différente de celle qu’on lui connaît habituellement. En usage dès le Moyen Empire, ce procédé ne vise pas la dissimulation d’informations mais attire surtout l’attention du lecteur et l’oblige à s’arrêter pour exercer sa sagacité et démontrer ses propres aptitudes intellectuelles. Rien de tel pour qu’il se souvienne ensuite du personnage et qu’il en perpétue le souvenir. La fin du texte renoue avec des graphies plus orthodoxes à travers une évocation détaillée de celui qui s’est chargé de faire exécuter ce monument pour son grand-père homonyme, le scribe du roi Paser le Jeune, dont on retiendra qu’il était « préposé aux secrets dans la Bibliothèque », fine allusion au choix très intellectuel que représente l’usage de la cryptographie.

Télécharger en PDF