Musée du Louvre
Hall Napoléon
du 6 mars au 29 juin 2009
Sarcophage de la dame Tanethep

Sarcophage de la dame Tanethep

© 2008 Musée du Louvre / Georges Poncet

Provenance interaine, problement nécropole de Saqqara
Époque ptolémaïque, 2e siècle av. J.-C.
Grauwacke
H.. : 1,78 m ; L. : 60 cm ; Pr. : 41,5 cm

Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes
(D39)

Ce sarcophage, réalisé pour une femme nommée Tanethep, se compose de deux parties qui s’emboîtent l’une dans l’autre. Il est couvert de textes tirés du Livre des Morts, dont ce cercueil constitue un véritable équivalent tridimensionnel. Les chapitres sélectionnés à dessein sont disposés sur le sarcophage aux endroits du corps concernés par le contenu de la formule hiéroglyphique. La face antérieure comporte la représentation du ba de Tanethep sous la forme d’un oiseau à tête humaine en compagnie des déesses Isis et Nephthys qui lui tendent respectivement une voile, hiéroglyphe du souffle, et ceux signifiant « vie, stabilité, pouvoir ». Il est représenté à la fois s’envolant vers la lumière mais aussi étreignant le corps grâce à ses mains. Au revers du couvercle, sur la face interne, on trouve l’image de Nout, déesse du ciel, représentée nue et étendue au dessus du défunt. Elle est la contrepartie céleste de la déesse de l’Occident représentée à l’intérieur de l’autre moitié du sarcophage évoquant le monde des morts. La défunte se trouve ainsi placée entre deux univers tout comme le soleil dans sa course journalière ce qui lui garantit une renaissance perpétuelle. La face extérieure de la cuve porte une représentation d’Anubis, dieu des embaumeurs, s’avançant vers une silhouette humaine – la momie ou le sarcophage - accompagnée de textes sollicitant la protection de divinités. Ces textes, comme ceux du couvercle, ne sont lisibles que lorsque le cercueil est en position verticale, position du sarcophage théorique lors des rites de l’ouverture de la bouche devant la tombe. En revanche, le décor de divinités sur les flancs du sarcophage se réfère au monde des morts et n’est lisible qu’une fois que le cercueil est placé en position horizontale. Ce sarcophage est un témoin exceptionnel de la qualité que peuvent atteindre certaines œuvres en pierre à l’Époque ptolémaïque et de la persistance de croyances funéraires égyptiennes pendant la domination macédonienne.

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